Steeve Nzegho Dieko, le secrétaire général du Parti démocratique gabonais(PDG) a bouclé par l’Ogooué-Lolo, la province de naissance du parti des masses, sa tournée nationale entamée depuis deux mois.

Yann Essabe

« Fidèles, nous l’avons toujours été, fidèles, nous le resterons (…) ». C’est la réponse que la population logovéenne a délivrée à travers Elisabeth Niongo, la secrétaire provinciale, à l’invite de Steeve Nzegho Dieko, secrétaire général du parti des masses de « Tordre le cou aux esprits de la division ».

L’évènement a rassemblé une foule acquise et conquise qui a répondu massivement sur les bords de la Bouenguidi, lieu mythique qui a vu naître, le 12 mars 1968, le Parti démocratique gabonais (PDG). Ce, en présence des membres du Comité permanent du bureau politique, Régis Immongault Tatangani et Blaise Louembe, du président de l’Assemblée nationale par ailleurs membre du Bureau politique, Faustin Boukoubi, et d’autres hiérarques. Ce rendez-vous avec les militants, à l’occasion de la rentrée politique du parti dans l’Ogooué-Lolo, était attendu. Pour trois raisons.

D’abord, il fallut rassurer les populations du cru de la confiance sans réserve du Distingué camarade président (DCP) à leur endroit et battre en brèche, les folles rumeurs qui ont vu derrière le départ de l’ancien SG du parti et fils de la localité, Eric Dodo Bouguendza, un désaveu du Distingué camarade président (DCP) à leur égard. Que nenni.

Ensuite, les populations logovéennes, à leur tour, devaient conforter leur fidélité au parti depuis que des voix, certes minoritaires, s’élèvent de plus en plus au sein d’une certaine élite politique appelant les fils de Wongo à prendre leur destin en main en devenant calife à la place du calife et sortir de la place inglorieuse d’éternels faiseurs de rois.

Ce point (même s’il est tu, voire nié à l’interne), essentiel pour la survie du parti dans la province, fait débat dans les chaumières et s’est matérialisé avec le vote à 44,65% accordé au candidat de l’opposition lors de la présidentielle de 2016. Une première. Même si, globalement, le candidat du PDG est arrivé en tête avec 53,25%, on a frôlé l’infanticide ! Pour Steeve Nzegho Dieko, « Le pied gauche du PDG », doit faire son aggiornamento avant le scrutin de 2023 qui est, selon lui, « Le plus grand défi que nous avons à relever ensemble ».

Enfin, la question de la mobilisation et les enjeux des élections de 2023. Le SG a réitéré ce qu’il avait déjà déploré dans les autres provinces : la duplicité. Cette attitude blâmable a pour effet de fragiliser le parti. Les luttes intestines, les coups bas, les complots et le double langage diurne avec le PDG et nocturne avec l’opposition, sont contre productifs.

Ces aléas politiques ont eu pour effet induit, la contre-performance du parti en 2016 dans six (6) provinces sur les neuf (9). Né, il y a 54 ans à Koulamoutou, le PDG est un fils de la province. Les populations du cru, ses parents, doivent éviter l’outrage suprême de cannibaliser leur propre fils comme Cronos, dans la mythologie grecque. « La province ne doit jamais être, à l’image de la lampe tempête, une mère qui boit de son sang et se nourrit de son intestin », a fustigé Steeve Nzegho Dieko. En réponse, la population de l’Ogooué-lolo, a réaffirmé, par la bouche de sa secrétaire nationale en charge de l’animation, son « Ancrage éternel dans le PDG ».